Je vous propose d’aborder la deuxième partie du dossier « apprendre la guitare ». En tant que guitariste, vous casserez obligatoirement une corde un jour ou l’autre, en répétition ou en cours. Vous serez confronté également à la nécessité de toutes les changer en cas d’oxydation ou d’usures diverses. Alors, restez attentif à ce post car je vous explique comment changer vos cordes de guitare en quelques lignes illustrées.
I- Rappels
Dans un article précédent, partie 1 de « apprendre la guitare », je vous présentais les fonctionnements de base d’une guitare. Au programme, description, présentation des différentes catégories d’instruments et leurs caractéristiques et enfin, approche du procédé de restitution du son. Le présent article rentre dans le détail et la manipulation. C’est parti pour un changement standard des cordes.
II- Trouver les bonnes cordes
1. L’inévitable casse
Concrètement sur une guitare électrique, vous pouvez casser une corde, surtout les plus fines quand vous pratiquez un «bend». La pression exercée pour obtenir le son particulier du bend peut, malheureusement, conduire à la casse.
Généralement, la corde rompt au niveau du sillet de chevalet ou celui de tête.
Ainsi, avant de la changer, le guitariste se met d’abord en quête du bon produit. Je fais la démo avec ma guitare électrique, il me faut donc des cordes ad hoc.
Evidemment, le choix des cordes est fonction de plusieurs paramètres. La marque de la guitare (Ibanez, Fender, Gibson), le modèle (Stratocaster ou Telecaster chez Fender pour l’exemple), le mode de jeu (agressif ou pas), le style pratiqué (rock, métal, blues…), le rôle dans la formation (soliste ou rythmique), sont autant de critères qui influencent le choix des cordes.
2. Faire le bon choix
Etape indispensable avant de penser à changer vos cordes de guitare.
Ainsi, pour les débutants un peu perdus face à la quantité de produits différents, je vous ai concocté une sélection dans l’encadré en fin d’article.
Si la guitare est acoustique (RAPPEL : folk, par exemple, qui dispose d’une caisse et qui est auto amplifiée), le choix se porte donc sur des cordes spécifiques et le conditionnement vous renseigne sur ce point. Leur taille oscille entre 0,11 et 0,52 millimètre.
Pour une guitare électrique, le diamètre se situe en moyenne entre 0,10 et 0,46 millimètre. Il y a plus fin et il y a plus épais. En effet, comme je pratique plutôt du rock/métal en tant que guitariste rythmique, j’oriente mon choix vers quelque chose de plus résistant et donc, de plus épais.
III- Retirer les anciennes cordes
Une fois mes cordes acquises, je peux retirer les anciennes. Je commence par détendre la corde en agissant sur les mécaniques de la tête. Je dévisse et la tension se relâche. Attention, la soudaineté du relâchement peut provoquer une casse brutale au niveau du sillet de tête et l’artiste n’est pas à l’abri d’un retour de corde au visage ! Guitariste est une activité moins dangereuse que celle du pilote d’essai, mais il reste des risques…
On dévisse entièrement jusqu’à pouvoir retirer la corde du passant de la mécanique. Pendant que je termine, je vous rappelle que les cordes d’une guitare électrique (idem pour les folks) sont en acier et que ce matériau est sensible à l’humidité ; la présence d’oxydation, de légère rouille, est donc possible. Le rendement et la qualité de vibration s’en trouveront impactés.
Avant un concert ou un enregistrement, il est de bon ton de renouveler vos cordes pour gagner en brillance. La contrepartie, dans la série action-réaction, est que les cordes neuves se désaccordent plus facilement.
Sachant que la mécanique est une vis sans fin, je finis par en voir le bout et j’extrais la corde de la tête, puis du corps de la guitare. Je retourne la guitare et je vois apparaitre le plomb de calage (qui permet de coincer la corde en tension) et je tire dessus pour sortir la corde par l’arrière.
En effet, l’Ibanez AX 7221 est équipée de trous, 7 au total puisqu’il s’agit d’une guitare 7 cordes, afin de retirer ou insérer aisément les cordes par l’arrière.
Notez que ça se passe comme ça sur ma gratte, mais qu’il existe d’autres systèmes selon les marques et selon les catégories de guitares.
IV- Poser les nouvelles cordes
1. Bien différencier les cordes
Je prends maintenant mon paquet de cordes neuves. J’ouvre et je trouve un sachet hermétique, anti-UV et étanche (rapport à l’oxydation) conditionnant les cordes et permettant une longue conservation. Ce qui est parfait pour, en permanence, avoir au moins un jeu d’avance, car la casse ne prévient pas.
Les cordes sont ensuite ficelées par groupe de 2 : les graves, les intermédiaires et les aiguës. Elles sont aisément différentiables par leur diamètre. Dans mon cas, je cherche la corde de « mi aiguë » qui est la plus fine.
Et puis chez D’addario, il y a aussi un code couleur sur les plombs : argent, violet, vert, noir, rouge et doré. Les couleurs correspondant à une note de corde. Mi aiguë est la couleur argent.
2. Placement de la corde
Je prends la corde par le côté sans plomb et j’introduis au dos de la guitare dans le trou le plus bas (ferrures qui se situent au dos de la guitare). Pour le moment c’est simple, il n’y a qu’un trou de libre. Je fais passer jusqu’à bloquer le plomb. En haut, je passe dans le trou de la mécanique.
A cet instant, il faut être précis pour le sens de rotation de la pièce. Ici, c’est de l’intérieur de la tête vers l’extérieur. Pour pas se tromper, surtout les premières fois, je préconise de ne changer qu’une corde à la fois. Il n’y a qu’un seul trou et je regarde sur les autres mécaniques pour le sens de vissage.
Je m’assure que la corde rentre bien dans l’encoche du sillet de tête et idem pour le sillet de chevalet. Dans le cas contraire, elle va bouger durant la mise sous tension ; sans maintien l’accorder sera impossible.
Le mieux est de la maintenir avec le doigt dans l’encoche pendant le vissage de la mécanique.
3. Une fois en place…
Je recommande de garder toute la longueur pendant quelques temps au cas où il soit nécessaire de retendre ou détendre. En effet, ceci est incontournable, car corde et guitare vont devoir s’apprivoiser et travailler l’une par rapport à l’autre.
Comme dit plus haut, il faut réaccorder régulièrement quand les cordes sont neuves. Par conséquent, j’enroule le surplus de corde sur elle-même histoire de mettre un peu d’ordre. Attention à ne pas se piquer. Si vous mettez le doigt sur le bout, c’est la goutte de sang assurée.
Voilà, c’est fait pour la corde de mi. Même principe pour toutes les autres. Y’a plus qu’à accorder, mais ceci est une autre histoire…
Pour conclure, quelques pistes pour vous aider dans votre choix de cordes selon votre style :
J’espère que cet article sur « comment changer ses cordes de guitare » vous aura été utile.
A venir dans les tutos dérivés de ce vaste sujet « apprendre la guitare » : comment accorder sa guitare, comment choisir sa guitare et comment lire une tablature en moins de 5 mn.
Pour aller plus loin, je vous propose une séance de coaching OFFERT de 30 min. Vous pourrez ainsi me poser toutes les questions que vous voulez ainsi que les problématiques que vous rencontrez. Par la suite, nous pourrons convenir d’un coaching périodique afin de que vous puissiez un jour vivre de votre musique :
Tout artiste souhaite savoir comment écrire une chanson. Bien sûr, je ne délivre ici que mon point de vue sur le sujet en lien avec ma propre expérience et il est entendu que vous trouverez sur le net mille et une autres façons de faire.
Ainsi, je vous propose par ailleurs et gratuitement un e-book de ma conception récapitulant les étapes principales du sujet du jour : comment écrire une chanson.
Comment écrire une chanson : préambule
Le prérequis incontournable est la maitrise d’un instrument de musique, guitare ou piano idéalement. Il faut savoir jouer d’un instrument pour associer écriture et composition.
Première étape de réflexion : déterminer le style musical qui a votre préférence. Les compositions de chansons de style pop, rock, métal, R&B, rap, techno sont parfaitement différentes. Certes, on peut admettre que pop, rock, métal et même variété française possèdent une structure similaire. A l’inverse, les musiques urbaines évoluent dans un registre bien particulier. Donc, la détermination du style recherché est primordiale et préalable pour aboutir au deuxième point : la structure de la chanson.
I-2 Structurer votre chanson
Dans le cas d’une chanson rock, il y a une intro, un refrain, des couplets, un pont et une coda. Une structure classique se schématise à l’aide des repères suivants. Appelons « A » les couplets, « B » le refrain et « C » le pont. Les structures de composition traditionnelles seront :
I-2-1 Structures de composition traditionnelles
1/ Intro, AABABCB
2 / Intro, ABABCB
3/ Intro, AABABCAB
I-2-2 Prenez garde au temps radiophonique
Votre choix de structure dépendra aussi de la durée que vous donnez à votre composition. A ce propos, gardez à l’esprit que le temps de diffusion radiophonique standard est de 3 minutes à 3 minutes trente secondes maximum. Donc, si votre projet intègre une destination dans ce medium, vous devez viser un résultat final d’une durée incluse dans cette fourchette. Pour le coup, mon exemple n’est, pour le moment, pas le meilleur car la plupart de mes compositions avoisinent les cinq minutes ; je me fais cependant fort de les remanier si nécessaire.
Autre contre-exemple, « Bohemian rhapsody » de Queen (le meilleur cover connu est ici). La version intégrale dure 6 minutes et le groupe a tenu, mordicus, à ne rien couper : le producteur refuse d’abord de le proposer aux radios, mais ce sont elles qui finalement se sont appropriées le titre faisant fi de sa longueur… Mais bon, à moins d’avoir la renommée de Queen, je vous conseille 3 minutes 30 maximum. Et si vous avez la renommée de Queen, vous n’avez pas besoin de mes conseils.
I-3 Composer sa chanson
Troisième item, la composition en elle-même. Une chanson est construite de deux éléments clés : le chant et la musique. Le chant introduit lui-même un texte et une mélodie, dite le phrasé chanté. La musique, pour sa part introduit une mélodie également, un accompagnement qu’on désigne aussi par « harmonies », et enfin une rythmique.
Attention, cette dernière est non négligeable ! Elle donne le tempo. Le son d’une batterie, plus ou moins présent, est d’une importance capitale. Super exemple, sachez que « Born to be alive » de Patrick Hernandez, hymne disco s’il en est de 1978, a été composé initialement en 1973 sur un tempo hard rock qui fit un bide et dont The Traceelords se sont inspirés ici. L’air de la chanson est similaire, mais la différence rythmique leur confère à chacune une identité propre.
I-4 L’importance des paroles
Pitié ! S’il vous plait, faites-en sorte que votre texte ait un sens. Une trop grosse majorité de chansons qui passent en radio n’ont aucun sens. En français comme en anglais, même si la seconde est beaucoup moins riche que la première, la plupart des textes n’ont ni queue ni tête, voire sont parfaitement ridicules.
A mon sens, les paroles d’une chanson doivent :
– Porter un message
– Mettre en valeur la mélodie du morceau
– Traduire une émotion
– Respecter la nature et la structure de l’ensemble.
I-5 Faut-il écrire les paroles avant la musique ou l’inverse ?
Soyons binaire, il n’y a que deux possibilités pour quelqu’un qui travaille seul et qui est donc un auteur et compositeur. Soit le texte d’abord, soit la musique d’abord.
Cas n°1
Si c’est le texte d’abord, l’opération est similaire à l’écriture d’un poème. J’ai opté pour cet ordre à deux reprises. Je remarque que le texte est mieux travaillé, plus abouti. Par contre, j’ai eu plus de difficultés à le mettre en musique. Adapter le nombre de pieds qui composent un vers ou une phrase complète à la mélodie peut finir en casse-tête.
Cas n°2
J’écris la musique d’abord. Je recherche un thème à la guitare qui me plait, puis je commence à faire du phrasé-chanté dessus. Le fameux « yaourt ». Des mots commencent à sortir sans idée de cohérence au début. Ces mots résonnent en sons dans votre esprit et structurent déjà votre ébauche.
La phraséologie s’effectuera dans une seconde étape. C’est cette technique que je préfère. Je structure musicalement ma chanson avec mon intro, mon couplet, mon refrain. Je finalise le pont plus tard. Là, je chante mon yaourt sur ma musique de façon à mettre en lumière ma mélodie-chant. In fine, toute la partie musicale est calée et il n’y a plus qu’à intégrer le texte.
La grande majorité des professionnels travaillent ainsi. Un compositeur travaille une orchestration complète et donne le bébé à un auteur pour le texte. Super-méga contre-exemple : Elton John. Son complice de toujours, Bernie Taupin écrivait préalablement les textes, toujours. Puis, Elton John composait à la lecture des textes, toujours… Un petit exemple là.
I-6 Le choix du texte
I-6-1 Le choix de la langue
Je vous renvoie d’abord au point 4 : la chanson doit porter un message. Le choix des mots est extrêmement important. Se pose ici la question « dans quelle langue j’écris ma chanson ? ». Fatalement, vous aurez plus de facilité dans votre langue maternelle bien que l’anglais, à mon sens, soit un idiome qui se chante plus facilement. Je vous rassure, j’ai, moi aussi, besoin du dictionnaire pour écrire en anglais. Ce support me parait plus facile à mettre en phrase ; il est sans doute plus convenu.
En tant que français, la critique sera aussi plus souple. Choisir l’anglais est peut-être, encore, un subterfuge pour arriver à ses fins : les termes sont moins précis et les tournures de phrases plus automatiques lorsqu’on a juste une maitrise moyenne de la langue. Le français est bien plus juste. Et puis, soyons clair, une phrase qui ne mène nulle part s’entend de suite en français.
I-6-2 Le champ lexical
Pour vous aider, une fois le titre de votre chanson acquis, vous pouvez faire une recherche du champ lexical des termes principaux de celui-ci. Je prends l’exemple d’une de mes compos : « Morgane née de la mer ». J’ai noté sur une feuille des mots tirés des légendes arthuriennes et des mythes celtiques que je voulais absolument voir apparaitre dans le texte final. En relisant mes choix, les rimes se sont imposées d’elles-mêmes. De la même manière, vous pouvez balancer sur le papier toutes les références qui vous connectent à votre titre ou à un terme majeur de celui-ci.
Dans le déroulé, il est possible que les couplets viennent plus vite que le refrain. Vous pouvez vous trouver sec aussi pendant un long moment. Dans ce cas, mieux vaut lâcher l’affaire pendant un temps pour revenir plus conquérant : vous reprenez votre guitare et l’inspiration coule de source. Y’a pas de règle. Il m’est même arrivé d’avoir le déclic en dormant ou pendant la phase d’endormissement. Et paf ! réveil en sursaut et à une heure du matin me voilà en train de gratter le fruit de mes pensées embrumées. Pour la prise de note rapide et la trouille d’oublier la bonne idée qu’on vient d’avoir, vous pouvez opter pour le bloc note à portée de main en permanence ou le dictaphone (bien entendu l’appli smartphone du même tonneau pour les geeks).
I-7 Le choix de la musique
Point de départ : un riff à la guitare ou une mélodie sur le piano. Et vous regardez comment ça s’enchaine. Bien sûr, vous avez le niveau technique nécessaire. Important : respectez la tonalité initiale pour mélodie et chant, sinon l’impression de fausseté va sauter aux oreilles. Mais l’organe de base est le « riff » (de l’acronyme anglais rythmic figure), ou « ostinato » qui est un phrasé musical qui se répète en boucle.
Ce principe comparable à un thème, existe depuis le moyen-âge et les troubadours pour accompagner les chansons de geste. Les mots « ostinato » ou « riff » peuvent s’oublier : retenez le principe. Aspect suivant, tout aussi important : la rythmique. Celle-ci doit être permanente et continue et s’appliquer autant à la mélodie qu’au chant. L’ensemble doit être cohérent et harmonieux. Maintenant place à la pratique.
Retour sur les 4 éléments principaux de la construction d’une chanson :
1. Le texte, les paroles
2. La mélodie chant ou phrasé-chanté
3. L’accompagnement / les harmonies
4. La rythmique
Voyons cela d’une manière plus pratique.
Guitare à la main : ce sera plus compréhensible sur la vidéo ici. Mais, si vous n’y accédez pas, je tente une explication littérale.
II-1 Le choix des accords
Je vous propose de taper dans une suite d’accord classique : la mineur « Am », do majeur « C », sol majeur « G », mi majeur « E ». Le travail principal consiste à produire un enchainement ordonné des accords. La tonalité doit être respectée avec une tierce d’écart. Par exemple, les accords en ré (mineur et majeur) « D » et « Dm » ont cette particularité de produire une sensation d’appel ou d’ouverture vers un autre enchainement. Après, il faut faire tourner tout cela pour le mettre dans l’ordre qui éveille un intérêt.
J’aime bien l’accord de mi mineur « Em », qui est relativement simple à atteindre sur une guitare et qui est parmi les plus graves, ce qui correspond particulièrement à ma tessiture vocale. Et puis, c’est le premier accord de « Nothing else matters » de Metallica. Et j’aime Metallica, pour ceux qui ne l’auraient pas compris.
Donc, je fais tourner le mi mineur. A la tierce, je trouve un sol majeur « G ». En accord frappé ou en arpège (info béotien : quand tu joues les cordes l’une après l’autre). Arpège dans l’ordre ou dans le désordre ou encore dans un autre ordre. Deux accords, ça fait un peu pauvre. Pour rester dans la même tonalité j’ajoute un do septième « C7 ». Maintenant, je dois trouver une mélodie chant bien marquante qui s’immisce dans l’esprit. Si je l’oublie en un instant, c’est que ça ne collait pas correctement. En route pour le yaourt…
II-2 Le choix du phrasé chanté
Donc, je balance des sons. On dirait de l’anglais, mais ça ne veut strictement rien dire et un anglophone n’y retrouverait pas son Shakespeare. Le but est de trouver la mélodie du chant et trouver des sons qui collent parfaitement à l’accompagnement. Vous entendez des sons faux ou disharmonieux, c’est normal : je suis en phase de recherche et de travail. J’ai l’équivalent du couplet en ligne de chant, maintenant je cherche une ligne de chant pour le refrain.
Pour celui-ci, je remplace le « C7» en fin par un ré majeur 4 « D4 ». Et, comme je disais plus tôt, je trouve que cet accord appelle une suite. J’enchaine le tout. Me voilà avec un semblant de refrain et de couplet. Phase suivante, je fais en sorte que l’ensemble se coordonne bien. Si ce n’est pas le cas, couplet et refrain ainsi bâtis ne sont pas fait pour être dans la même chanson.
Il me semble avoir trouvé quelque chose qui n’est certainement pas le tube de l’année, mais une bonne base de travail. Avec 4 accords, j’ai un enchaînement de couplets et refrain qui fonctionne. La mélodie sonne sympathique. Je viens réellement de faire cette combinaison à l’instant sans recherche préalable, je précise. C’était l’exercice promis et comme je sens un certain potentiel, je vais travailler la suite pour vous proposer la phase suivante : l’enregistrement sur mon home studio.
Vous êtes bloqué au stade de l’enregistrement de votre chanson fraichement composée ? Alors lisez bien ce qui suit…
Nous avons précédemment construit notre projet de chanson, il est temps de se tourner vers mon DAW (digital audio workstation), en français STAN (station de travail audio numérique), pour fixer, non pas sur la bande mais sur disque dur le fruit de notre travail.
Sur la vidéo, vous verrez que je partage mon écran avec une incrustation. Je travaille sur Studio One, mon DAW.
III-1 Créer un nouveau fichier
Je crée un nouveau morceau, le logiciel affiche une boite de dialogue avec date et artiste, et je ne renseigne rien d’autre au début ; fréquence d’échantillonnage, tempo, résolution… je n’y touche pas pour le moment. Par défaut, je choisis toujours le morceau vide. En dessous, le logiciel propose toute une liste de morceau préformaté. Je reste sur mon idée première. Je valide et s’affiche une page de composition.
Tous les DAW vous proposerons une arborescence similaire à ce stade. Je prends une piste audio mono. Pour ce projet, je choisis quelque chose de relativement basique : 2 pistes guitare, 1 piste basse, 1 piste chant et peut-être une piste batterie si on a le temps. Je positionnerai une guitare à droite et une autre à gauche pour obtenir un effet stéréo sympathique, mais avec deux enregistrements différents.
III-2 Enregistrement des pistes de guitare
La première piste de guitare sera à gauche de mon audiobox, qui est mon interface entrante (voir vidéo : « comment créer son home studio »).
Je branche ma guitare électro-acoustique. J’envoie le tempo. Je commence à 70 à la noire pour me rendre compte que c’est trop lent. Ce tempo se compose de 3 temps faibles et 1 temps fort sur lequel se produit le changement de mesure. Ces battements en arrière son me permettent de jouer « au clic » et de garder le rythme. Après essai, je constate que le bon tempo est 80. Allez ! Je me lance, je programme un départ différé avec 8 mesures pour du beurre, et c’est parti…
Maintenant je crée une nouvelle piste mono. Sur mon DAW, je vais en bas dans la partie mixage et je renomme les pistes : guitare 1 et guitare 2. Je positionne le curseur de son aux ¾ gauche pour la première et ¾ droit pour la seconde. Puis, j’enchaine l’enregistrement de la deuxième guitare. A l’issue, un traitement s’opère pour que les deux lignes de guitares se superposent bien. Phase suivante : la basse.
III-3 Enregistrement de la ligne de basse
Pour commencer une petite leçon d’un maitre en la matière : Peter Hook.
Maintenant, revenons à notre projet. Je sauvegarde la première phase que je renomme : « Don’t stop me now ». Ce sont des termes qui ressortaient pendant ma recherche. Pendant ce temps, j’ai déjà retraité le son en séparant les guitares 1 et 2. A présent, j’introduis la basse à l’aide de mon clavier maître relié à mon DAW. Pour cela, je dois caller précisément l’affaire manuellement pour que les temps de basse tombent parfaitement sur les temps forts : ça se passe toujours sur la boite de dialogue de mixage et je déplace le curseur avec la souris. Petit rappel : chaque barre verticale correspond à un temps. Ainsi, je travaille en 4 temps (4/4), donc il me faut 4 temps pour faire une mesure. Un espace inter barre correspond à une noire. Deux, c’est une blanche ; quatre, une ronde.
Par contre, l’homme n’étant pas une machine, il subsiste toujours un temps de latence qui correspond au délai de transmission d’information entre le cerveau et le doigt, qui appuie sur la touche, puis la prise en compte de la commande par l’audiobox, d’où cette nécessité de retraitement. De la même manière, au regard des lignes de guitare, on voit bien l’impact des coups frappés et la progression de l’onde induite. L’ingénieur du son devra toujours agir en post production pour millimétrer la composition quelque soit le niveau de professionnalisme des artistes enregistrés. Si on écoute le rendu à cet instant, on note bien que sans la basse le travail serait bien plus aigu. On passe à la voix !
III-4 Enregistrer la voix
Pour cette partie, il nous faut un micro à condensateur, et non un micro dynamique comme pour la scène. Idéalement, un micro à prise XLR ou USB pour se raccorder à l’interface entrante. Je vous invite à revenir sur ma vidéo « comment créer son home studio » pour voir le matos que j’utilise. Action : je calle ma voix sur le projet. Je rappelle que ce n’est qu’une voix témoin sans parole proprement dite. A l’écoute, et quand je check la piste sur le défilement, je constate que cette ligne sature un petit peu. Elle est sans doute trop forte et nécessitera un retraitement avec compresseur. Il reste du travail de fond, mais c’est cohérent pour cette étape « maquette ».
Bien entendu tout reste perfectible : je peux ajouter une batterie et d’autres entrée. Mais ce n’est pas le but aujourd’hui, car ça peut prendre des heures, des jours et des nuits. Personnellement, j’avance à l’envie et je ne peux pas tout expliquer ici en quelques frappes, mais on a bien dégrossi la problématique de base… Non ?
III-5 A retenir
A retenir, l’ordre d’apparition des artistes. J’enregistre la ou les guitares en premier, ou le piano si c’est votre instrument leader. Doubler c’est bien. C’est-à-dire faire une seconde piste de guitare, légèrement différente de la première, sinon le rendu sera pauvre harmoniquement parlant. Vient ensuite la basse. Puis, je vais d’ailleurs ajouter une autre piste pour un violoncelle par exemple. Pour ce faire, je choisis la fonction éditeur d’instrument dans Studio One…
Je peux le jouer en direct sur le clavier numérique. Ce genre d’instrument donne du coffre et de la profondeur. Mon projet final intégrera une ligne de batterie. Même procédé d’insertion dans mon logiciel. Je choisis une boucle rock acoustique que je peux aussi dupliquer tout en intégrant un simple charleston au début…
Evidemment, Studio One demande une habitude de manipulation pour être à l’aise, comme tout logiciel. Vous voyez que ça demande du tâtonnement. J’avance, je reviens, je modifie. Bref, ça prend beaucoup de temps.
Notez bien l’importance de la coda à la fin pour conclure et la cymbale. Notre maquette initiale est bouclée. Elle dure 3:30 minutes. Souvenez-vous, 3:30 est le format modèle pour passer en radio. Je vais réfléchir à la suite : je peux prévoir un solo ou pas et on en reparle d’ici quelque temps.
Pour aller plus loin, je vous propose une séance de coaching OFFERT de 30 min. Vous pourrez ainsi me poser toutes les questions que vous voulez ainsi que les problématiques que vous rencontrez. Par la suite, nous pourrons convenir d’un coaching périodique afin de que vous puissiez un jour vivre de votre musique :